British Express : L’ONU devrait exiger de l’Azerbaïdjan qu’il libère tous les prisonniers avant la COP29, ainsi que revoir la procédure de sélection des pays hôtes écrit British Express
L’ONU devrait exiger de l’Azerbaïdjan qu’il libère tous les prisonniers avant la COP29, ainsi que revoir la procédure de sélection des pays hôtes écrit British Express
L’article de l’ancien vice-président du traité « Global Compact » de l’ONU, Paul Polman, a été publié dans le périodique British Express, qui est traduit ci-dessous.
« L’homme d’affaires et philanthrope à succès Ruben Vardanyan a été capturé par les autorités azerbaïdjanaises en septembre de l’année dernière, puis illégalement détenu.
Depuis ce jour, Vardanyan, ainsi que 22 autres Arméniens, sont illégalement retenus en otage par les autorités azerbaïdjanaises. Ils se sont vu refuser une procédure régulière et des conseils juridiques internationaux indépendants, ainsi que des visiteurs, privés de nourriture et de soins médicaux appropriés et, comme cela est apparu récemment, traités avec une cruauté épouvantable.
Huit dirigeants politiques et citoyens innocents du Haut-Karabakh font partie des 23 personnes retenues captives par le gouvernement azerbaïdjanais.
Vous ne devriez pas être surpris du tout. L’Azerbaïdjan est un pays qui ne respecte pas les droits de l’homme et le droit international. Ce pays n’a qu’un pitoyable score de 7 sur 100 selon l’organisation Freedom House.
Depuis 2003, date à laquelle Ilham Aliev a hérité de son père à la présidence, la corruption a prospéré, les libertés civiles ont été érodées et l’opposition politique écrasée, ne laissant aucune place à la liberté d’expression ou à l’activisme civique.
Les journalistes sont victimes de harcèlement, de chantage et de tentatives de corruption. s’ils résistent, ils finissent en prison. Ceux qui quittent le pays, leurs familles sont persécutées.
Ruben Vardanyan a été capturé lorsque l’armée azerbaïdjanaise a été envoyée au Haut-Karabakh, un territoire contesté entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Au Haut-Karabakh, il a tenté de protéger la population arménienne locale des violences imminentes. Après dix mois de blocus total, qui a privé la population locale de nourriture, de carburant et de fournitures médicales de base, l’Azerbaïdjan contraint plus de 100 000 Arméniens à quitter leurs foyers, à abandonner leurs biens et à fuir. Beaucoup l’ont qualifié de génocide.
Ruben est un chef d’entreprise compétent et dévoué. Il s’est consacré à un certain nombre de causes philanthropiques, notamment des écoles, des collèges et le prix humanitaire Aurora, qui récompense les personnes qui ont accompli un travail humanitaire extraordinaire dans le monde (et dont je suis membre du conseil d’administration).
La communauté internationale a désormais l’occasion de réagir à la détention illégale de Vardanyan, ainsi que d’autres prisonniers arméniens illégalement détenus à Bakou. À peine un an après l’agression déclenchée par l’Azerbaïdjan, en novembre de cette année, ce pays s’apprête à accueillir dans sa capitale, Bakou, la COP29 du Sommet des Nations Unies sur les changements climatiques. Il s’agit des plus grands débats internationaux sur le climat de l’année.
Le choix de Bakou comme ville hôte est déjà très controversé. Près de la moitié du PIB de ce pays et 90 pour cent de ses recettes d’exportation proviennent de la production pétrolière et gazière. Le président du pays n’a aucun intérêt sérieux à lutter contre le changement climatique ou à réduire les émissions. En effet, plus tôt cette année, le président Aliev a déclaré qu’il souhaitait augmenter la production de gaz d’un tiers au cours de la prochaine décennie et a clairement indiqué que l’accueil de la COP29 ne l’empêcherait pas d’investir dans le gaz « fourni par Dieu ».
Les représentants du gouvernement de ce pays affirment vouloir que ce sommet soit un « Sommet de la Paix ». Et cela dans le cas où cela ne fait pas un an qu’ils ont envahi le pays voisin et ils ne sont pas encore parvenus à l’adoption d’un accord de paix équitable, et ils n’ont pas non plus montré de réelle intention d’aller dans cette direction. L’Azerbaïdjan continue de détenir des prisonniers politiques et ne parvient pas à améliorer la situation des droits humains. Il y a quelques jours [4 juillet], Amnesty International a appelé l’ONU à veiller à ce que les autorités azerbaïdjanaises protègent les droits internationaux à la liberté d’expression et de réunion pacifique de tous ceux qui participent à la COP.
Les députés européens ont ouvertement appelé au boycott. De plus en plus de gouvernements à travers le monde expriment leur colère face au comportement de l’Azerbaïdjan. J’espère sincèrement que le nouveau ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, David Lemmy, ajoutera également sa voix à ces « voix » croissantes, compte tenu de son engagement en faveur des droits de l’homme. L’ONU devrait exiger que l’Azerbaïdjan libère tous les prisonniers arméniens avant le sommet de la COP29, et revoir la procédure de sélection des futurs pays hôtes.
Au final, Paul Polman souligne que chacun peut faire un pas en ce sens. « Vous pouvez écrire à l’ambassadeur d’Azerbaïdjan au Royaume-Uni, Ilon Suleimanov, au 66 Holland Park à Londres, pour exiger que son pays libère immédiatement le prisonnier politique ».
Krikor Amirzayan
par Krikor Amirzayan le mardi 16 juillet 2024
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