L'Amour – Réflexion no 7 - Quand il se présente, l'amour est souvent le révélateur de l'individu

L’Amour – Réflexion no 7 Le 22/09/2024

Quand il se présente, l’amour est souvent le révélateur de l’individu qui sommeillait jusqu’alors en nous. Un inconnu ou du moins un être nouveau. Au-delà de l’affection et de l’attirance sexuelle que les êtres humains se portent les uns aux autres, l’amour pourrait bien avoir une fonction autre que sociale ou reproductive : celle d’une évolution spirituelle, une initiation à la connaissance de soi et à la sagesse de l’existence…

Nous oublions souvent, qu’on ne peut aimer l’autre si on ne s’aime pas soi-même …L’amour-propre ou amour de soi consiste en un respect de soi-même, comme un être digne d’âtre aimé. Celui-ci correspond à un souci naturel de conservation de soi.

S’accorder le droit d’aimer quelqu’un, savoir donner et recevoir, illustre aussi l’estime que nous nous accordons à nous-mêmes. L’amour a donc une dimension éthique, bien moins individuelle qu’il n’y paraît. A défaut d’un amour de soi, qu’une certaine vision religieuse nous a appris à haïr, l’amour revêt un aspect pathologique, quand il n’est pas sérieusement entravé…

La première désillusion que nous rencontrons dans l’amour est l’expérience du manque : L’autre ne correspond pas à nos attentes, il ne comble pas tout, et son absence nous fait éprouver une certaine dépendance envers lui. Selon Platon, l’amour n’est pas complétude, mais incomplétude. Il n’est pas fusion, mais quête. Loin d’être parfait, il est le dénouement par excellence, rebelle à nos plans préétablis. Mais l’acceptation de cette perte de totalité est constructive de notre identité et de notre ouverture à la rencontre. L’être aimé n’est pas nous, il n’est pas tout pour nous, nous avons à être nous-mêmes.

On peut difficilement respecter la loi si l’on n’a âs eu le sentiment d’avoir ête ou d’être aimés. Si la figure du père, traditionnellement, représente la loi, les interdits dans l’éducation donnée à ses enfants, et celle de la mère, l’amour et la douceur, c’est bien que la référence parentale est notre première rencontre avec la loi et l’amour.

La conjonction, idéale, des deux, produit l’éthique : si l’on s’aime soi-même, l’on aime suffisamment son prochain pour respecter sa personne et ses droits. Sans cet « amour pratique », il nous serait impossible de respecter qui que ce soit et quelque loi que ce soit. L’amour nous délivre du sentiment d’obéir à des contraintes.

Serge Tateossian le 22/09/2024