Mémoire Normande : En septembre la récolte des pommes

Mémoire Normande : En septembre la récolte des pommes


Dès le mois de septembre, les paysans commençaient à faire la récolte des pommes. Tout au long de l’année, ils avaient pris grand soin de leurs pommi²ers pour obtenir un bon rendement : une fois l’an, ils retournaient la terre sur un mètre de profondeur tout autour de chaque pied, puis ils la fumaient. Il fallait aussi surveiller les arbres por ôter le gui qui y poussait ; dans les baux, ce travail était mentionné comme une obligation. Enfin les paysans devaient encore couper les gaules fourchues pour soutenir les branches de pommier qui en avaient besoin.


Toutes les espèces de pommes n’arrivaient pas à maturité en même temps, et les récoltes s’étaient sur les mois de septembre, octobre et novembre.


Dans la catégorie des pommes à maturité précoce, on trouvaient les variétés suivantes : Girard, Louvière, Grosrelet,Hoze et fraisquein ; parmi les pommes à maturité normale : Prapetit, Petitdameret, Doux-évêque, Gallot, Gamevin, Petit-Austriche, Petitrelet, Amer-Doux de Sully, et Soffran ; enfin dans la catégorie des pommiers à maturité tardive : Austriche, Marin-Onfré, Germanie et Benevenelle.


Pour le paysan normand, la récolte des pommes était déterminante. Si l’année était mauvaise, il était en difficulté jusqu’à la saison suivante. Si elle était bonne, la prospérité (toute relative) entrait dans la maison et le paysan se constituait une bonne cave après avoir vendu une partie du cidre qu’il avait obtenu de sa récolte. Dans ces années-là, on l’entendait chanter :

V’là qu’j’aurons de la besson
J’marierons nos filles
Les gas les aiment assez
J’n’en sommes point embarrassés
C’est qu’o sont gentilles !


Serge Tateossian Le 24/09/2024 Source : Normandie, almanach de la mémoire et des coutumes