TRONC COMMUN D'UNE HUMANITE EN GENERAL ET LANGUE INDO-EUROPEENNE EN PARTICULIER
L’arbre généalogique de la langue indo-européenne est si riche, qu’il contient plus de 9 branches et au total plus de 40 langues, et pas des moindres.
La langue arménienne seule mérite un livre dédié, si l’on veut savourer sa beauté, ses nuances et sa richesse poétique et littéraire.
Pour résumer : La langue arménienne dérivée de l’indo-européenne, se rapproche du grec par certains traits (la déclinaison) et par ailleurs, du farsi (persan) par des éléments lexicaux communs. Très atteint par le génocide perpétré par les turcs en 1915-1921, l’arménien est surtout parlé dans les ex-républiques soviétiques, particulièrement en Russie (2,5 millions) en Géorgie..
Mais de nombreuses communautés arméniennes vivent aussi au Liban, en Iran, en Syrie, en Roumanie, et surtout en France (650 000) et aux Etats-Unis (1,5 millions) encore dans bien d’autres pays dans le monde depuis le génocide de 1915. La Culture arménienne a parfois du mal à conserver la langue arménienne. Transmettre la culture d’origine en absence de structures étatiques, cela parait difficile. d’où l’intérêt des écoles comme celle de l’association franco-arménienne AAMC d’Evreux. La transmission de la culture d’origine est une de ses priorités.
L’alphabet arménien inspiré du grec, a été inventé au début du Ve siècle pour autonomiser l’église arménienne des églises grecques et syriaques. Les premiers livres arméniens font état de traduction de la Bible du grec et d’araméen.
Il est important de noter la disparition (elle est utilisée encore de nos jours dans les monastères arméniens), de l’arménien classique dit Grapar.
Le Grapar est attesté au Ve siècle avec la traduction de la Bible par Mesrob Machtots, inventeur de l’alphabet arménien.
Il existe une similitude entre la langue basque (ou euskara) et arménienne. On s’aperçoit qu’un nombre important (plusieurs centaines) de mots ont la même racine et se prononcent de la même manière.
Les deux langues partagent les mêmes traits typologiques comme déclinaison et l’ergativité, Ceci pose aux linguistes et aux historiens leur éloignement géographique. Différentes hypothèses courent.
Mais l’opinion la plus admise se fonde sur une hypothèse migratoire. Soit du basque vers le Caucase et l’Anatolie, (berceau du peuple arménien) soit dans le sens inverse.
Sur les 12 millions arméniens dans le monde, environ 8 millions pratiquent régulièrement la langue arménienne.
Serge TATEOSSIAN
Source (l’homme et Mœurs: Encyclopédie CLARTE 1993)